encore plus belle... (pv olivia)

La multinationale Johnson représentait les sportif•ve•s de plusieurs pays. Elle gérait leurs images, leurs réputations et leurs relations aux médias. Olivia, en tant que fille du directeur, avait hérité depuis quelques années du poste tant convoité de directrice adjointe, poste qu’elle partageait avec son mari, Asher. En effet, leur entente avait toujours été aux beaux fixes et notamment depuis qu’ils avaient passé leur arrangement. Une infidélité et une entorse à leurs promesses de mariage pour leur plus grand bonheur et par conséquent, celui de l’entreprise. Un parfait exemple de donnant-donnant.

Olivia représentait donc l’image de l’entreprise. Elle en était un des visages les plus connus et appréciés de l’entreprise. Par conséquent, elle se devait de se rendre à des soirées très chics comme celle de ce soir. Elle était là pour vendre l’image irréprochable de son entreprise, entretenir son réseaux à la fois de sportif•ve•s mais également au près des médias et des clubs, et chercher d’éventuels clients. En somme, même dans le luxe abondant de cette soirée, cette soirée restait une soirée de travail. D’ailleurs, elle était accompagnée par son mari qui avait en tête les mêmes objectifs qu’elle.

C’était donc dans cet environnement luxueux, sur un bateau, qu’Olivia passait sa soirée. Elle était en train de discuter avec un des actionnaires d’un club de basket ball quand elle entendit la rumeur se propageait. Derek Powell était présent et en plus avec une canne. Certainement une blessure. Grave pour qu’il vienne avec une canne. Le coeur d’Olivia rata un battement sous l’effet de la surprise. Elle ne s’attendait pas à le voir débarquer ici. Il l’avait encore une fois quittée quand il avait dû suivre son équipe, six mois plus tôt. Bien qu’elle comprenait tout cela, elle avait souffert, encore une fois. Et malheureusement, leur histoire était faite ainsi. Forcés de se cacher, graillant des moments de bonheur par ci et là avant d’être contraints de se séparer ... Pour autant, la jeune femme cacha bien son jeu. Elle ne laissa pas remarquer à son interlocuteur qu’elle était troublée par l’arrivée de l’homme qu’elle aimait et continua comme si de rien n’était sa discussion.

Olivia était toujours en grande conversation avec l’un des actionnaires d’un club de basket-ball quand les rumeurs sur le passage de Derek se firent plus insistantes. Même si elle n’en donnait pas l’impression, elle savait très bien où son amant se situait dans la pièce. Elle aurait pu décrire avec précision son parcours dans sur le bateau. En effet, même si elle était fébrile à l’idée de le revoir, elle savait très bien à quoi s’attendre avec lui. Le couple n’avait jamais pu se former officiellement à la fois parce que Derek n’était pas du même milieu social qu’elle - argument fondamental lorsque le père d’Olivia s’opposa à leur union - et parce que le jeune homme avait par la suite toujours privilégié sa carrière. Comment lui en vouloir quand elle même était mariée, dirigeante d’entreprise et mère de deux enfants ?

La jeune femme prit le temps de finir sa conversation avec cet homme. Elle savait très bien que Derek n’était pas loin et qu’il la regardait. Même si tous les deux avaient toujours été plus que discrets en public, elle savait interpréter le moindre de ses gestes. Elle savait donc pertinemment qu’il était là tout près d’elle à l’écouter. Lorsque sa conversation fut terminée, elle se dirigea vers Derek l’air de rien. Elle attrapa une coupe de champagne au passage. Une fois à la hauteur du jeune homme, elle essaya tant bien que mal de calmer les battements de son coeur. Elle avait l’impression que lui aussi pouvait les entendre. Olivia était maintenant quasiment à sa hauteur mais la jeune femme était bien décidée à ne pas être celle qui engagerait la conversation. Après tout, c’était lui qui était parti la dernière fois. Et même s’ils avaient pu échanger quelques sms et appels, cela ne compensait en rien la peine de coeur qui lui avait - de nouveau - infligé. Autant d’arguments qui justifiaient à ses yeux qu’elle ne fasse pas le premier pas.

Olivia s’était avancée vers Derek, une nouvelle flûte de champagne dans les mains. Elle avait ralenti la cadence au maximum pour que cela soit lui qui soit obligé de lui adresser la parole en premier. Ce qu’il fit. Pour autant, entendre sa voix lui procura une sensation étrange. Quasiment six mois sans entendre le son de sa voix et la voilà toute enjouée. Il lui avait tant manqué ! Plus qu’elle ne l’aurait cru. Et le son de sa voix lui rappelait ce manque constant pendant ces derniers mois. Même si dans leur vie de couple plus que tortueuse, elle avait dû apprendre à vivre avec ce manque constant, elle n’en était pas moins ravie de le revoir. La jeune femme lui lança un sourire chaleureux, franc et sincère. Pas un de ceux qu’elle plaquait pour paraitre dans ce genre de mondanité. Le fait qu’il lui avoua être content de la revoir ne fit qu’accentuait sa joie intérieure. Elle le dévisagea pendant quelques secondes qui semblèrent durer une éternité, sans prendre la parole, sans lui répondre. Puis, elle balaya l’entièreté de son corps du regard, s’attarda quelques secondes sur son genou blessé et sur la canne, avant de remonter vers son visage. Elle planta son regard dans le sien, certaine de l’effet qu’elle produisait sur lui. Sans le lâcher des yeux, et en modulant sa voix pour que le reste des invités pensent qu’ils avaient une conversation des plus banales, elle lui assena ce qu’elle avait sur le coeur. « Alors comme ça les rumeurs disaient vraies. Tu es de retour ! Ravie de l’apprendre en même temps que tout le monde ! ». Evidemment qu’elle était heureuse de le revoir mais elle n’oubliait pas qu’il ne l’avait à peine contacté pendant ces longs mois d’absence. De plus, il n’avait même pas daigné la prévenir de son retour. Elle n’avait donc aucune intention de craquer dans ses bras à peine revu. Par son comportement, Olivia voulait lui signifier qu’il avait beau être son amant, il avait failli dans son comportement. Après avoir lâché cette remarque plutôt acerbe, la jeune femme commença à détourner les talons. Elle savait que même si ce n’était le lieu approprié que Derek allait lui courir après. Au moins, l’espérait-elle. Elle avait bien le droit de se faire désirer le temps d’une soirée, quand lui l’avait fait pendant de longs mois.

Derek la rattrape par ses paroles et cela l’emplit de joie. Elle sait qu’elle devrait le détester pour ces longs mois de silence mais elle n’y arrive pas. Notamment parce que leur relation ne s’est pas créée ainsi. Derek a toujours accepté de vivre dans l’ombre de son mariage, elle sait qu’elle lui demande beaucoup à n’être que son amant. Même si le jeune homme sait qu’Olivia n’aime pas Asher, qu’elle voit en lui uniquement son partenaire de vie. Même à l’âge adulte, elle n’a pas trouvé le courage nécessaire pour envoyer valser son père et ses injonctions pour vivre comme elle l’entendait, c’est-à-dire avec Derek. Elle avait trop à perdre, trop peur. Pourtant, ce soir, il la retient et ce petit geste la fait revenir en arrière. Elle raccourcit la distance qu’elle avait instauré entre eux et pour la première fois depuis qu’elle l’a vu à cette soirée, elle lui sourit sincèrement. « Je te rappelle que c’est mon métier. Je n’ai fait que mon travail ! » plaisanta-t-elle, l’air de ne pas y toucher, alors qu’ils savaient très bien tous les deux qu’elle suivait sa carrière et sa vie pour d’autres raisons que professionnelles. Olivia s’avance encore un peu vers Derek. Elle veut être certaine que personne n’attendra sa réponse. « Tout dépend de si cette canne te garde près de moi ou non » formula-t-elle, ne pouvant s’empêcher de se demander si Derek allait une nouvelle fois partir loin d’elle ou si elle pouvait espérer quelques mois en sa compagnie.

Olivia est surprise qu’il lui re-explique tout cela lors de cette fête. Comme si elle avait pu oublier leur arrangement et surtout la carrière de Derek. Elle aimait à la folie le fait qu’il soit passionné par son sport même si cela devait le conduire à partir longtemps, loin d’elle. Elle l’avait accepté avec le temps, et surtout parce qu’elle savait qu’elle ne pourrait rien y faire pour changer cela. Tout comme elle savait qu’il avait accepté son mariage à elle et le fait que la jeune femme ne divorcerait pas. Olivia leva donc un sourcil interrogateur vers Derek avant de plonger son regard dans le sien de manière intense. Elle aussi s’amusa à laisser quelques secondes de silence entre eux, comme pour prolonger la tension à la fois sexuelle et dramatique. « Je sais Derek » commença-t-elle par répondre. Puis elle s’assura que personne n’était trop près d’eux pour les entendre avant de rajouter « Tu m’as manqué ... J’ai juste envie de croire que tu n’es pas là que pour ce soir, que tu ne vas repartir tout de suite. Et a priori ta canne peut être une bonne comme une mauvaise nouvelle sur ce point » déclara-t-elle, en rougissant légèrement. La jeune femme venait de jouer carte sur table en se livrant de la sorte. Elle ne savait pas très bien ce que Derek attendait d’elle avec ce retour impromptu et surprise. Elle aussi avait besoin de l’entendre dire certaines choses, au-delà d’un simple mot pour la retenir. Après tout, c’était lui qui était parti - une nouvelle fois - six mois plus tôt.  

Olivia le dévisagea quand il lui avoua qu’il s’en voulait de ne pas lui avoir écrit. Pourquoi ne l’avait-il pas fait ? Alors qu’il le faisait à chaque fois ? C’était cette question qui n’avait pas cessé de tourner en boucle dans sa tête durant ces six longs mois d’absence. La jeune femme avait imaginé tous les scénarios du plus catastrophiques au plus improbables. « Oui, Derek. Tu aurais dû. Mais peut-être que si tu l’as pas fait, c’était parce que tu n’en avais pas envie » répondit-elle simplement, essayant de cacher au mieux la peine qu’elle ressentait à cette idée. Parce que s’il n’avait pas envie de lui écrire ou de lui téléphoner alors qu’il était loin d’elle et ce pendant plusieurs longs mois, cela ne pouvait que signifier qu’elle ne lui manquait plus donc qu’il n’était plus si amoureux d’elle que cela. Par conséquent, cette douloureuse perspective la peinait à un point qu’elle n’aurait jamais cru possible. Par ailleurs, ce n’était absolument pas le lieu adéquat pour laisser couler les larmes qu’elle retenait difficilement. Olivia secoua la tête quand il lui expliqua que lui aussi avait besoin d’entendre qu’elle veuille qu’il reste auprès d’elle. Pourquoi en ce moment la communication était si difficile entre eux ? Eux qui avaient tellement l’habitude de cette situation, de vivre cachés et de se comprendre par un regard, un simple geste. « Je commence à douter de tes raisons ... » lui avoua-t-elle. Toujours plus difficile de retenir ses larmes dans un tel environnement surtout quand il lui avouait qu’il n’avait pas l’intention de partir. « Pour combien de temps ? » lui demanda-t-elle d’abord, comme un réflexe. En effet, elle lui posait toujours cette question quand elle le revoyait parce qu’elle avait besoin de savoir combien de temps il allait rester avant de devoir encore s’éloigner d’elle et la rendre triste. Parfois, elle s’arrangeait pour assister à quelques matchs de baseball prétextant venir au nom des intérêts de l’entreprise alors qu’elle n’avait qu’une envie : voir Derek courir sur le terrain et sentir son coeur gonflé à son contact. Puis, elle reprit la parole, encore plus doucement. « J’ai réservé la même chambre que d’habitude quand j’ai entendu la rumeur de ton retour. Si tu veux toujours m’y retrouver ce soir ... ». La même chambre d’hôtel, leur chambre à eux, un de leurs rares nids d’amour inviolables par la presse. Olivia savait que la conversation en tête à tête avec Derek avait que trop duré et qu’elle devait s’éloigner de lui très vite pour ne pas que des mauvaises langues propagent des rumeurs sur eux. Elle espérait qu’il accepte ce rendez-vous parce qu’elle avait désespérément besoin de s’oublier dans ce bras ce soir.  

Olivia avait du mal à y croire. Derek était en train de lui expliquer que s’il ne lui avait pas parlé durant ces six longs mois, c’était parce qu’il avait peur de la déranger. Ou pire, qu’elle soit avec son mari ou avec ses enfants. Même si elle ne voulait pas se moquer de Derek parce qu’au fond elle comprenait que très bien cette jalousie - n’était-elle pas elle-même jalouse des femmes qu’il côtoyait dans son quotidien ? - la jeune femme ne put s’empêcher de rire. Elle se força à arrêter ce petit rire moqueur puis combla la distance qui la séparait de Derek. C’était incroyable comme être si prêt de lui lui faisait encore tant d’effet ! « Il n’est qu’une obligation » rappela-t-elle à Derek en faisant référence à son mari, à son mariage imposé par son père sans qu’elle ait son mot à dire dedans. Ashton était une obligation, son ticket pour être une femme libre et indépendante tandis que Derek était l’homme qu’elle n’avait jamais cessé d’aimer. Il n’y avait jamais rien eu de tel entre son mari et elle. « Il se tape l’entraîneuse de foot de Claire » lâcha-t-elle à Derek pour lui rappeler sur quel arrangement était basé son mariage. Les deux avaient le droit d’avoir des liaisons extra-conjugales à condition qu’ils protégèrent leur petit secret et continuent de s’afficher au grand jour ensemble pour protéger les intérêts de leur entreprise. Son mari se tapait l’entraîneuse de football de leur fille pendant qu’elle s’apitoyait sur son sort en se demandant pourquoi Derek ne la contactait pas, tout en étant incapable de le faire elle-même. « Derek ne dis pas ça ! Pas ici ! » lui répondit-elle en lui montrant les divers investisseurs et journalistes qui rodaient autour d’eux. la fin de la carrière de Derek serait un cataclysme dans le monde du baseball. Olivia voulait le protéger de cela, du moins encore un peu. La jeune femme lui offrit son sourire le plus radieux de bonheur quand il lui confirma qu’il viendrait ce soir. Elle était aux anges et cela se voyait largement sur son visage. Elle n’était pas discrète tant elle rayonnait de bonheur mais pour une fois, elle s’en moquait. Elle quitta peu de temps après Derek pour se mêler aux autres invités et retrouver son mari.

Ashton et elle s’éclipsèrent de la soirée avant la fin véritable. Le couple regagna leur domicile. Olivia avait prévu de coucher ses enfants et de repartir aussi vite s’oublier dans les bras de l’homme qu’elle aimait. Ashton n’avait pas manqué de la taquiner à ce sujet dans la voiture, sur le retour. C’était ainsi que fonctionnait leur couple, aussi étrange que cela puisse être. Pour autant, rien ne se déroula véritablement comme prévu puisque la jeune femme arriva avec plus d’une heure trente sur l’heure rendez-vous fixé à l’hôtel avec Derek. Et comme la deuxième partie de sa soirée n’avait été qu’un vaste chamboulement, elle n’avait pas pensé à le prévenir. En voiture pour le rejoindre, elle n’avait qu’une peur : qu’il soit déjà parti. Parce qu’Olivia crevait d’envie de passer sa nuit dans ses bras, de respirer son odeur, de discuter avec lui. De le retrouver tout simplement. Elle frappa à la porte de la chambre, anxieuse. Quand cette dernière s’ouvrit et qu’elle découvrit que Derek l’avait attendu, elle se transforma en moulin à paroles sous l’effet de l’ascenseur émotionnel : « Vraiment désolé de mon retard ! Tommy a du mal à s’endormir en ce moment, il ne jure que par sa mère et il fait des cauchemars horribles. Il ne voulait pas que je quitte son lit ... » Thomas surnommé Tommy, son fils de six ans qui était en pleine phase « coller, serrer avec sa mère ». Elle espérait que Derek ne lui en veuille pas trop pour leur soirée de retrouvailles, surtout de débarquer avec tout ses problèmes de mère.
 

Olivia se présenta avec un retard monumental à la chambre que les amants avaient l’habitude de louer pour se retrouver, quand Derek était dans les parages. La jeune femme avait eu si peur que l’homme qu’elle aimait soit déjà parti que quand ce dernier ouvrit la porte, elle ne put retenir son flot de parole d’excuse et d’explication. Mais il était là et c’était tout ce qui comptait !

Olivia sourit à la vue de Derek et elle sentit une vague de joie et de bien-être l’envahir. C’était comme si les six derniers mois n’avaient pas existé. Sa colère, sa tristesse et sa frustration s’étaient éclipsées. Elle était simplement heureuse d’être là, dans cette chambre qui avait enfermé tant de bons moments, avec l’homme qu’elle aimait et qu’elle avait tant souhaité revoir. « Merci de m’avoir attendu ! » répondit-elle avant de s’emparer du bouquet de fleurs qui lui avait offert. Elle était charmée par cette délicate attention. Peut-être que finalement, il ne l’avait pas oublié lors de ces six derniers mois ... Elle accepta le baiser sur sa joue. A ce contact, Olivia sentit sa peau s’hérissait de bonheur. Elle sentit le bouquet de fleurs pour masquer le sourire béat qui s’étirait à présent sur ses lèvres. Elle avait l’impression qu’ils étaient à la fois des inconnus l’un pour l’autre et ses amoureux transits qui ne se quittaient plus. Elle avait tout à la fois envie de lui sauter dessus, de se blottir dans ses bras tout en ayant conscience qu’elle n’arrivait pas à entamer une conversation digne de ce nom avec lui.

Olivia déposa à son tour un baiser dans le cou de Derek, endroit le plus haut de son corps qu’elle arrivait à atteindre quand elle se hissait sur la pointe des pieds. Qu’est-ce que le jeune homme avait pu se moquer d’elle lorsqu’ils étaient adolescents et qu’elle reproduisait ce geste ! Tant de souvenirs qui affluaient de sa mémoire ... « Tu m’as manqué » s’entendit-elle alors prononcée alors qu’elle était perdue dans la contemplation de ces doux moments du passé.

Olivia était blottie dans les bras de Derek. Cela faisait tant de bien de pouvoir être collé à lui, de sentir son odeur, de pouvoir le toucher, l’embrasser. Elle avait l’impression de revivre. Dans ces moments-là, elle essayait de ne pas penser au fait qu’ils étaient forcément éphémères et Derek allait certainement repartir, un jour ou l’autre. La jeune femme avait appris avec le temps qu’elle devait se contenter de ces petits moments volés, dans cette chambre d’hôtel ou plus rarement chez le jeune homme. « Je veux bien manger quelque chose. Et puis je suis certaine que l’hôtel fera une exception pour le grand joueur de baseball que tu es ! » le taquina-t-elle, en lui adressant par ailleurs un clin d‘oeil. La jeune femme se força de se détacher du corps de son amant. Elle alla s’assoir sur le lit et entreprit d’enlever ses talons hauts. Derek était occupé à appeler le service d’étage pour leur faire livrer de la nourriture. La jeune femme en profita pour l’observer sans être vue de lui. Olivia était tout de même inquiète pour lui notamment parce qu’il ne lui avait pas encore parlé de sa blessure, que la situation n’était pas claire et qu’elle avait entendu plusieurs rumeurs inquiétantes. Derek lui avait seulement avoué à demi-mot lors de la cérémonie sur le bateau que sa blessure l’avait contraint à arrêter plus tôt que prévu sa saison voire sa carrière. Au-delà des capacités sportives de l’athlète, Olivia s’inquiétait pour l’homme qu’elle connaissait. Une fois que le jeune homme eut raccroché avec le room service, elle alla l’enlacer. « Qu’ont dit les médecins ? » demanda-t-elle dans un murmure, son visage laissant transparaitre l’inquiétude qu’elle ressentait alors.

Olivia était dans les bras de Derek depuis que ce dernier avait raccroché avec le room service afin de leur commander de quoi se restaurer. La jeune femme s’inquiétait - plus qu’elle ne voulait pas l’admettre à Derek - à propos de sa blessure. Elle n’avait eu que les échos qui circulaient dans la presse ou dans le monde fermé des agents de sportifs. Maintenant qu’elle avait retrouvé l’homme qu’elle aimait, elle ne pouvait s’empêcher de lui poser la question qui lui brulait les lèvres. Pour autant, elle sentait bien que dans sa réponse, Derek faisait tout pour la rassurer et minimiser l’importance de sa blessure sur sa vie. Il lui racontait avec un sourire aux lèvres qu’il était prêt à arrêter sa carrière et à devenir coach d’une équipe d’enfants, ici même à Darien. « Une blessure mineure ne t’empêcherait pas de finir la saison et de marcher avec une canne ... » lui répondit-elle en s’efforçant de juguler l’angoisse qui se reflétait dans sa voix. Puis d’une voix plus conciliante, elle reprit : « Tu n’es pas obligée de me ménager, je peux encaisser tu sais ! Laisse moi être là pour toi ! » Plus tard, elle lui dira qu’elle ne rêvait pas mieux que de le voir s’installer ici à Darien. Mais pour cela, pour que cette installation permanente fonctionne, elle devrait s’assurer qu’il ne quittait pas tout pour elle. Que ce choix était aussi un choix qu’il assumait et appelait de ses voeux notamment concernant sa carrière. Pour le moment, elle ne croyait pas qu’il était réellement capable de mettre fin à sa carrière. Il y tenait tant ! Il n’avait pas besoin de choisir entre sa passion et elle pour lui prouver son amour.

Olivia regarda Derek. Elle sentait bien qu’il essayait de la rassurer plus qu’autre chose. Elle ne pouvait pas lui en vouloir. Peut-être qu’également c’était plus facile pour le jeune homme de la rassurer et de se rassurer dans le même temps que d’entrouvrir une porte qui pouvait s’avérer douloureuse. « Et qu’est-ce que tu veux vraiment ? » lui demanda-t-elle avec un sourire malicieux. La jeune femme avait décidé de changer d’attitude et de profiter de la soirée avec l’homme qu’elle aimait et qu’elle n’avait pas vu depuis de longs mois au lieu de s’inquiéter d’un avenir lointain. Elle voulait profiter du moment présent et si ce que désirait Derek - comme elle s’en doutait - était de passer la soirée dans ses bras, elle ne dirait pas non. « Je suis là si tu veux en parler, tu sais bien ! » lui répondit-elle en déposant un bisou sur sa joue. « Moi aussi ! ». Olivia ne put s’empêcher de rougir en prononçant ces quelques mots et en répondant au baiser de Derek. Elle se retrouvait toujours comme l’adolescente qu’elle avait été quand elle avait rencontré pour la première fois Derek dans ce lycée pour gosses de riche. Le début de leur longue histoire d’amour. « On goûte ces petits plats ou tu as d’autres idées en tête ? » lui demanda-t-elle en ne le lâchant pas des yeux.